Retrouvez l’album photo de l’étape ici.

21 – 25 Mars : Lorient – Lesconil (53 M)

De retour à bord après nos péripéties norvégiennes, un peu de logistique nous attend : plein d’eau, plein de courses (vive les vélos pliants !), récupération du moteur hors-bord chez le mécano… on cale même un café avec notre beau-frère de passage inopiné dans la région! On discute également avec Gustave, notre voisin de ponton, qui prépare un très joli JPB 32 nommé Nava pour un voyage d’un an en Norvège et Islande.

Il nous reste à dire au revoir à l’équipe de la capitainerie et enfin décoller du port de Kernével, cap à l’Ouest vers le bout de la Bretagne, premier point de passage sur notre route vers le Nord. Le moteur démarre au quart de tour même après dix jours au repos, ce qui nous fait croire que les problèmes d’étouffement au démarrage que nous avions eus début mars étaient dus aux dernières bulles d’air qui restaient après la maintenance. Comme nous avons tort…

UtPåTur nous a sagement attendu à « sa » place à Kernével, il est temps de partir en voyage maintenant!

Port-Laforêt, petite balade entre deux séances de bricolage

Mais n’anticipons pas ! Pour cette première étape nous attendons du vent de Sud-Est très-bien-juste-ce-qu’il-faut et un peu de houle, et visons une fois encore d’aller dans la rivière du Belon qui nous est chère. La houle est bien là, sans aucun doute, mais le vent lui se fait désirer. Cinq nœuds de vent au portant, les voiles battent dans tous les sens, il est temps de faire appel à la rafale Diesel. Pas de problème, le moteur démarre, … mais s’étouffe dix secondes plus tard… Ah non, pas encore ! Nous avons de la chance dans notre malheur : il redémarre systématiquement lorsque nous le gavons de diesel avec la pompe manuelle, et tourne ensuite comme un charme même pendant plusieurs heures. Mais tout de même, nous avons clairement un problème… nous abandonnons encore une fois le Belon au profit de Port-Laforêt, grand centre de voile où nous pourrons trouver des pièces et des conseils.

Après une journée à re-démonter, nettoyer et remonter le préfiltre, le moteur semble aller mieux, mais dans le doute nous prévoyons une petite étape de test vers Loctudy où nous connaissons bien l’accastilleur et l’atelier de mécanique depuis nos déboires d’échangeur en Janvier. Le vent de Nord est bien établi et UtPåTur file au travers dans ces eaux qui nous ont vus tirer nos tous premiers bords il y a un mois et demi. Nous sommes plus à l’aise avec le bateau maintenant, c’est rassurant ! Après quelques bons démarrages qui nous font reprendre espoir, le moteur s’étouffe de nouveau et nous replongeons le nez dans le diesel…

Nous décidons de changer complètement le filtre moteur dont la pompe nous semble faire un bruit d’aspiration anormal, et discutons beaucoup avec les mécanos Yanmar de LocMarine service. Eux suspectent plutôt le préfiltre, mais bon pour l’instant tout semble fonctionner avec le nouveau filtre et il n’y a pas de bulle d’air à la visse de purge. Alors on y croit, et on repart en fin de journée vers la très jolie anse de Lesconil et sa magnifique plage de sable blanc, pour notre toute première nuit sur ancre avec UtPåTur ! Tout se passe facilement avec notre super guindeau électrique et, une bonne douche chaude plus tard, nous pouvons contempler les étoiles, seules dans la baie… Voilà, nous sommes enfin « ut på tur »  cette fois !

Enfin seuls au mouillage! Le vrai voyage a commencé…

26-28 mars : Lesconil – Brest (75M)

Le démarrage ce matin sera critique : si le moteur fonctionne, nous partons vers le Nord, sinon retour à Loctudy pour réparer. Jamais clé n’aura été tournée avec autant de fébrilité… La mécanique s’enclenche, nous comptons les dix secondes fatidiques, puis onze, douze, treize, le moteur tourne toujours ! Bon, on n’ose crier victoire encore, mais en tout cas le voyage continue !

Les premières heures vers la pointe de Penmarc’h sont grises et calmes. Nous faisons route au moteur entourées par des dizaines de Fous de Bassan. Nous n’en avons jamais autant vu dans les environs, ça doit être une question de saison. C’est poissonneux en tout cas comme en témoigne le nombre de dauphins en chasse aux alentours. Ici l’eau est même blanche d’écume, témoin de luttes sous-marines acharnées, quand soudain un énorme thon émerge de la marmite pour replonger violemment sur sa proie ! Magique…

Une fois passés les deux phares de la pointe, le temps s’améliore et le vent se lève. Parfait, nous pouvons éteindre le moteur et tirer de lents bords à la voile… Car oui nous sommes au près, quelle question ! Mais qu’importe, nous avons le temps, il fait beau, la mer est plate, alors on profite de ce bonheur simple d’être sur l’eau, souvent entourées d’un banc de dauphins qui pullulent en baie d’Audierne aujourd’hui…

Nos compagnons de route pour cette navigation

Le vent monte et adonne, Audierne se rapproche vite. Il est temps d’affaler et de démarrer le moteur. La clé tourne, le moteur démarre et… s’étouffe de nouveau 10 secondes plus tard…. NOOOOOOOOOOOOOON !!!!! Mais pourquoi tant de haine ????!!!!! Bon, tant pis, maintenant que nous sommes si près de la pointe du Raz, nous continuons. Nous devenons expertes en gavage de moteur pour démarrages difficiles…

La première photo d’UtPåTur au mouillage prise depuis l’annexe! Le début d’une loooongue série sans doute ;o)

Nous mouillons pour la nuit à Sainte-Evette, devant Audierne, sur une belle tache de sable. Il fait très beau, et à part nos soucis moteur, tout va bien ! Nous nous offrons un petit tour en annexe pour tester l’autre moteur, le hors-bord, histoire de vérifier si les caprices du grand frère sont contagieux. Laure en profite même pour tenter une baignade mais ressort en trombe… l’eau est encore à une dizaine de degrés, frisquet…

On se couche tout de même assez tôt puisque le réveil sonne à 5h30 le lendemain, pour un passage du raz de Sein prévu à 8h30 à l’étale. Il fait une purée de pois pas possible et nous sortons notre ordinateur qui, branché sur l’AIS, nous montre les positions des autres bateaux aux alentours sur la carte marine ! Luxe ! Attention, si on continue comme ça, on va finir avec un traceur à écran tactile dans le cockpit ! La Vieille et la Plate passent (paraît-il, nous on n’a rien vu), et nous tirons toujours des bords de près. Nos angles morts s’améliorent un peu, nous commençons à trouver de meilleurs réglages, et le courant nous aide…

Passage du Raz de Sein des plus mystérieux!

Vers midi la brume se lève et nous révèle la magnifique côte de la presqu’île de Crozon, les Tas de Pois, et la demi-douzaine de bateaux militaires en exercice en mer d’Iroise… Ambiance détonation de mines et rafales de balles à blanc… Le vent était censé mollir puis tourner au Nord-Ouest, il décide au contraire de continuer à souffler en adonnant vers le Sud ! Quelle aubaine, il suffit de rester au près et nous faisons maintenant route directe vers le Goulet. Le port du Château est vite en vue, nous nous amarrons au ponton visiteurs, juste à côté de Salamansa, un bateau copain de copains, qui rentre juste de Patagonie et que nous avons hâte de rencontrer.

UtPåTur à Brest, devant Salamansa (coque bleu marine)

L’escale à Brest est intense : le jour nous travaillons sur notre moteur (cette fois on change le préfiltre, il faut toujours écouter les experts de Loctudy), et le soir nous dînons avec les Salamansa. Leur récent voyage en Patagonie nous fait rêver et nous sommes avides des récits de leurs expériences. Ils ont également un voilier en alu, très similaire au nôtre en dimensions, et les discussions techniques vont bon train. Ils sont en pleine préparation du bateau et de la caisse de bord pour repartir et retourner dans le Sud… une super rencontre !

29 mars – 5 avril : Brest – l’Aber Ildut (36M)

Sitôt le moteur refermé, les courses faites et la lessive sèche, nous partons du port pour rejoindre un mouillage quelques milles au sud, vers le village de Roscanvel. Pfiou, un peu de calme après l’activité intense de la grande ville ! Avec la bonne ancre, le guindeau (qui nous permet de mouiller 40 m de chaîne sans sourciller), et le moteur puissant pour tirer fort sur la chaîne et être sûres que l’ancre tient, nous nous sentons bien au mouillage sur UtPåTur. Et la vue depuis la douche change tous les soirs :o)

Rien de tel qu’un petit mouillage tranquille pour se remettre de l’activité intense de la ville…

Le goulet de Brest dans le dernier douzième d’une marée d’equinoxe.

Nous sommes à l’équinoxe, en période de très grandes marées donc. Les courants à la pointe bretonne sont extrêmement forts, et certains passages ne sont pas praticables par vent contre courant. Le vent soufflant, devinez d’où, de Nord bien sûr, nous décidons d’attendre de meilleures conditions avant de passer le Four. Après une sortie du goulet de Brest est déjà bien agitée, nous rejoignons l’anse de Bertheaume et mouillons devant une magnifique plage de sable. Enfin à marée basse car à marée haute, les 8m d’eau supplémentaires changent le paysage du tout au tout.

Laure profite du beau soleil pour aller ramer en annexe le long de la côte, puis tente une deuxième baignade éclair dans cette eau qui n’a de caribéenne que la couleur… On peaufine également les calculs de marée pour le passage du Four le lendemain. C’est très clair, la renverse à lieu entre pleine mer de Brest moins six heures, et pleine mer de Brest moins 5 heures. Nous nous présentons donc le lendemain à pleine mer de Brest moins 5 heures 45, dans un vent très mou qui ne devrait pas lever de mer. Et heureusement car même au moment le plus favorable, nous avons déjà cinq nœuds de courants, avec des pointes à près de 8 nœuds dans les tourbillons !! Les marées d’équinoxe c’est quelque chose…

Laure toujours en phase de sevrage de son kayak, teste des alternatives!

UtPåTur dans le petit port goëmonier de l’Aber Ildut… à la même place que Saltimbanque l’été dernier!

Devant une telle puissance, hors de question d’aller jouer au large de Portsall où le vent souffle face au courant force cinq à six. Nous rejoignons rapidement le port de l’Aber Ildut avant que le courant ne forcisse encore plus et nous embossons sur les coffres visiteurs tous libres en ce début de printemps.

Les prévisions météo ne sont pas très enthousiasmantes… Vent de Nord-Est (dans la figure et contre le courant donc), atteignant force sept les deux prochains jours, puis un autre petit coup de vent de Sud-Est, puis encore du Nord-Est force cinq à six…Heureusement que nous aimons particulièrement le petit port de l’Aber Ildut et les paysages environnants, car il semble bien que nous allons rester ici quelques jours…

Difficile de ne pas tomber sous le charme de l’endroit…

Le temps s’écoule donc, partagé entre quelques petits bricolages plus ou moins couronnés de succès, et de grandes balades sur le sentier côtier. La première nous voit marcher jusqu’à Porsmoguer au sud de la pointe de Corsen (extrémité ouest de la France continentale), sous un soleil incroyable et dans de fortes rafales de vent. Le paysage est unique : eau turquoise, plages de sable blanc nichées au creux de hautes falaises qui nous rappellent par moment les paysages taillés à la serpe des Shetland… les fous et les fulmars en moins… mais les dauphins et les phoques en plus ! L’eau est si claire que nous voyons même les poissons sous la surface depuis le haut de la falaise.

La côte de la pointe Bretagne est juste incroyable…

On voit les poissons dans l’eau depuis le sentier!

La seconde balade nous mène en vue des roches de Portsall, à travers les magnifiques petits villages de Porspoder et Argenton. Sur le chemin du retour, on passe par la plage découverte par la marée basse. La laisse de haute mer n’est qu’une multitude de littorines multicolores, et on ne peut pas s’empêcher de ramasser les plus belles, pour une énième collection de coquillages. Certaines sont presque roses, et ressembleraient presque à nos petits cochons porte-bonheur… mais… mais si, c’est bien un authentique petit cochon celui-ci ! Et ici ! Et là ! Quelle aubaine, nous repartons avec plus d’une trentaine de ces trésors, promesse d’autant de journées sans coup de vent (si si ça marche c’est prouvé) !

La vue en approche de Porspoder, pas mal…

Laisse de haute mer multicolore: milliers de littorines…

De retour à bord un soir de coup de vent, nous sommes stupéfaites de voir un voilier en approche de l’Aber. Il ne devait pas faire bon en mer aujourd’hui pourtant. Comme il se rapproche, il nous semble reconnaître le bateau… mais oui, c’est Nava, le JPB 32 de Gustave ! Il a voulu tester son bateau dans de fortes conditions et a cassé son rail de trinquette dans la bagarre… Il trouve pas mal d’aide auprès du « chantier du Crapeau » situé sur le port, et espère repartir vite. Cela nous donne l’occasion d’une très bonne soirée à bord d’UtPåTur. C’est chouette de voir des jeunes qui naviguent, cela nous avait un peu manqué ces dernières années en Europe du Nord… Autre rencontre improbable, le père du skipper de Taoz, un des bateaux copains du tour de l’Atlantique, qui vient prendre un café à bord pour nous donner des nouvelles de la famille et parler du bon vieux temps.

Déjà 5 couchers de soleil depuis l’Aber Ildut…

Bon, les balades et les copains c’est bien, mais nous commençons à avoir des fourmis dans la dérive. Le vent de Nord-Est semble s’essouffler un peu et nous donne l’espoir de bientôt reprendre notre route, qui s’annonce en zigzags…

5 au 8 avril : Aber Ildut – Guernesey (194 M)

Samedi soir, après cinq jours sans bouger, nous nous décollons de notre coffre de l’Aber Ildut pour reprendre notre route. Le vent de Nord-Est fait une pause de quelques heures sur lesquelles nous espérons passer le courant de Portsall sans trop d’encombre. Les coefficients de marée ont beaucoup baissé également et le courant ne devrait pas être trop fort. Tout se passe bien jusqu’au phare du Four, mais nous voyons déjà la mer qui déferle à l’horizon… Même dans la molle, la houle de Nord-Est levée par le vent depuis plusieurs jours est extrêmement raide face au courant… Moteur à fond, UtPåTur passe, pas très élégant mais efficace !

Nous nous faisons quand même bien secouer, et même lorsque le courant mollit passé Portsall, que la mer se range un peu et que le vent se lève, nos estomacs sont encore un peu chahutés et Laure passe toute la nuit avec un mal de mer tenace malgré son patch…

Nous tirons des bords sous les étoiles, dans un vent très variable. Nous devenons des championnes d’enroulage / déroulage de génois et de trinquette alternativement. Par moment le vent nous abandonne complètement et nous faisons sans vergogne route directe au moteur… qui démarre comme un charme et ne s’est pas étouffé une seule fois depuis Brest… On commence à oser se dire qu’il est peut-être réparé ?…

Pour l’heure il tourne et nous propulse sur une baie de Lannion plate comme un lac jusqu’au mouillage que nous avons choisi pour la journée, juste au sud de Trébeurden. Il fait un temps estival et nous sortons la table de cockpit pour la première fois. Encore un bricolage génial des anciens propriétaires, puisque c’est la cloison du local plomberie qui se démonte et vient s’emboîter sur la colonne de barre ! Très classe !

Profitons de ces conditions estivales que nous n’aurons sans doute pas dans le nord de l’Europe…

La balade du jour sur le fameux sentier GR34 qui fait le tour de la côte Bretonne nous emmène sur les hauteurs de Trébeurden, avec une vue imprenable sur le tout premier port d’attache de Saltimbanque… Depuis ce port, nous sommes tombées amoureuses de cette côte du Trégor et avons donc prévu d’y tirer quelques bords – littéralement  – sur la route de Guernesey, juste pour le plaisir.

UtPåTur mouillé au coeur de notre cher Trégor!

Même les promeneurs le trouvent beau ce bateau… et nous envoient leurs photos! (Merci Erwan)

Les bords s’enchaînent, sous le soleil mais dans un bon force 5 de Nord-Est, entre les Sept-Îles et la côte de granit rose. On regarde avec nostalgie ceux qui ont été « nos » cailloux roses défiler : le Dé de Trégastel, le phare de Men Ruz, l’île Tomé, entourées par des dizaines de fous de Bassan qui volent à la queue leu leu autour du bateau. Puis sur la fin du courant favorable, on met le clignotant à droite pour une escale de quelques heures à Port Blanc. Oh nous aurions tout à fait pu continuer sur Guernesey, mais l’entrée de ce petit port est tellement belle qu’on se fait un petit plaisir à y faire escale le temps du dîner…

Port-Blanc, on n’est jamais déçues…

Et c’est le départ vers Guernesey!

Juste avant le coucher du soleil (histoire d’avoir assez de lumière pour voir les casiers qu’un esprit taquin a placés sur l’alignement de sortie…), nous reprenons notre route en Zigzag vers les îles anglo-normandes. La mer est bien plus calme cette fois et la navigation sera des plus agréables. Et tant mieux car elle sera plutôt longuette ! Près de vingt heures à tirer des bords pour une distance en ligne de droite de 45 milles, on a vu plus efficace… Mais peu importe, il fait très beau, les bords dans la journée le long de la côte sud de Guernesey sur une mer turquoise toute plate sont absolument magiques.

L’étape à Guernesey a surtout un but logistique : nous devons y récupérer notre régulateur d’allures et voulons y faire un gros plein de diesel détaxé. Le vent de Nord-Est va également beaucoup fraîchir ces prochains jours, et -élément décisif- c’est l’anniversaire de Camille aujourd’hui, qui mérite bien une pinte dans un authentique pub. Direction le port donc, et même le bassin à flot pour encore plus de confort ! Cela fait longtemps que le lit n’a pas été aussi plat…

Là c’est sûr, on a quitté la France!

Mais avant notre virée gastronomique, direction les douches ! Celles du port de St-Peter sont incroyables : grandes, chaudes, avec de la pression, et un pommeau de douche comme à la maison. Pour l’instant elles sont élues meilleures douches de port du voyage, et il nous faut une volonté quasi-surhumaine pour en sortir. Et ça, c’est un sacré cadeau d’anniversaire :o)

Cet article a 2 commentaires

  1. Brigitte

    Avec bcp de retard, non anniversaire Camille! Toujours un régal de vous lire et de contempler les photos…. bravo!

  2. Mum

    Quel bel anniversaire pour Camille !Le mal de mer semble tenace même auprès des plus aguerris et ne passe pas malgré les bains très très froids .Photo sublime du bateau, vu de la côte, Les fantaisies du moteur semblent s éloigner !!!!

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